La Littérature contemporaine à l'Université

S’interroger sur la place de la littérature contemporaine à l’université est essentielle pour comprendre les enjeux de nos travaux. L’université a toujours eu pour ambition de transmettre les savoirs. Non pas seulement les savoirs déjà connus et reconnus, comme un conservatoire des pratiques et des connaissances, mais aussi les recherches en cours, les nouvelles perspectives du savoir. L’enseignement de la littérature contemporaine s’inscrit dans cette ambition : dire un savoir, mais dans sa genèse.

Cependant, la proximité des auteurs a souvent été perçue à la fois comme un risque et un écueil. Un risque, parce que le présent nous rend myope, les valeurs sont encore mobiles, les arêtes des événements encore peu contrastées. En un mot, le tribunal du temps n’a pas encore rendu son jugement. Mais l’on sait que ce jugement du temps ne cesse d’évoluer, que ceux sont que nous hissons désormais dans notre panthéon ont connu des siècles d’anonymat, des périodes de latence et connaîtront des heures discrètes : c’est un jugement qui ne cesse d’être rendu d’année en année, se contestant et sapant son autorité à mesure. Un écueil ensuite, parce que l’on craint de confondre l’écriture universitaire et la découverte journalistique. Mais tout l’enjeu est bien celui-là, de considérer les œuvres du présent avec les outils critiques, les savoirs universitaires qui ont fait leur preuve sur les siècles précédents. Et sans doute que le langage universitaire saura se renouveler au contact des œuvres d’aujourd’hui.

Vous pouvez retrouver à ce propos un texte de réflexion de Dominique Viart: "La littérature contemporaine à l'Université : une question critique" et  prolonger le débat à travers ces liens :

 

© 2009 Laurent Demanze